Héra, la guerrière pacifique
Prenez le temps de vous asseoir que je vous conte mon histoire
Avant
Posée dans un coin, délaissée, négligée presque effacée,
On ne me remarque pas, pourtant je suis là.
Modelée dans la stricte tradition et les normes bien fixées
Mon uniforme reste neutre et sans éclat.Comme beaucoup ici je fais partie des meubles, anciens et ordinaires
Plongée dans l’ombre je la regarde au loin mais ne la vois pas, la lumière.
Alors Je m’endors et m’abandonne à mon triste sort…
Et là… une main me touche, me regarde et me tire dehors.Commence alors pour moi une nouvelle vie
Peu à peu je me défais de ces vieux habits
Que je n’ai pas voulus mais que j’ai consentis et choisis de porter
Pour me conformer aux tendances et au moule de la société.Je me retrouve maintenant complètement nue,
Débarrassée de mon costume je n’en suis pas moins libérée,
Trop ajusté, trop étroit, clouté, zippé et cousu,
Je constate les marques telles des morsures qu’avec le temps elles ont laissées
De profondes blessures jusque-là dissimulées et bien camouflées
Apparaissent béantes, à vif, elles n’ont été ni examinées ni soignées
Encore moins identifiées reconnues avouées résolues et guéries
Putain ! Mais que suis-je devenue, qu’ai-je fait de ma vie ?!A vouloir être trop parfaite aux yeux des autres et de mon clan,
Je me suis balafrée jusqu’à m’oublier comme une miette sur un banc
Les bras m’en tombent, bancale et déséquilibrée,
Je vacille, je m’effondre, le masque vient de tomber !
Seule devant mon miroir, en larmes, je m’interroge : « de la chaise ou du fauteuil Qui suis-je ? »
Un siège où des culs se sont posés et reposés tant sur le dossier, les accoudoirs que sur l’assise
Parfois avec bienveillance, joie et respect mais bien souvent sans se soucier ni prévenir,
De ma capacité à endosser leur poids d’angoisse, de peurs, de colère, soucis, petits et gros soupirs
Et si j’étais en mesure d’accueillir avec ma vulnérabilité leurs tristes postures et décevantes attitudes.
Assiégée, clouée, écrasée… ça c’était hier. Aujourd’hui je prends de l’altitude je change les habitudes.
Maintenant
Je dis oui à cette main tendue que m’offre la vie
comme un second souffle une deuxième chance,
A Nathalie couturière et tapissière Je fais confiance
Dans son regard déjà je me sens renaître, je revis.Je suis elle elle est moi, nous sommes à la fois le rouge et le noir
Nous les créons, passé présent futur, ils ne cessent de colorer notre histoire
Le rouge dans son ambivalence et sa chaleur rassurante choque repousse attire
Le noir dans son élégance et sa sobriété pénétrante tranche assombrit mystifie
Amour passion sex interdiction, érotisme sensualité révolte austérité, force puissance colère
Courage et désespoir, le jour la nuit la mort La vie, masculin et féminin se font toujours la guerre !Assez batailler ! L’heure est venue de réparer
Chez la coccinelle le rouge et le noir sont en paix !
Au fond de l’Atelier, Elle et moi nous affairons à nettoyer et cicatriser les plaies
Chemin faisant, Nath cherche à retrouver ma lumière, ma véritable identité.
Pour cela je dois accepter de sortir des clous,
Elle, doit transgresser le cadre conventionnel
Choisir l’unique plutôt que l’uniforme,
Casser des croyances comme on brise des tabousNath fait ce que lui dicte son cœur, je dois être Moi un point c’est tout, les autres je m’en fous ! :
« Masculin et féminin doivent ne faire qu’un,
A l’intérieur de chacune et de chacun !
Tel un funambule ondulant entre le yang et le yin,
Femme je puise ma force dans ma puissance masculine
En même temps que je nourris le feu sacré de mon féminin
Douce divine et a(i)mante, le mâale ne m’intéresse pas
Sensuelle sexuelle et charnelle, c’est l’homme le vrai le divin
Qui saura reconnaître la véritable Héra qui s’éveille en moi »Wouha, C’est moi ça !? De face de dos de profil
J’exprime ma féminité dans une harmonie subtile
La mienne, je suis libre !
Désormais en respectant et honorant qui je suis,
J’ai ma place, j’ai ma force et je jouis de Ma vie.
Dans le je(u) de ’’l’âme-agit’’
La vie m’a construite, l’amour et la lumière m’ont guérie
Je me protège sans bouclier
Je préserve mon intégrité
Le rouge et le noir restent Mon credo
Coccinelle retrouve son coquelicot
Je vole de mes propres ailes
Je suis en paix avec moi m’aime !Cherchez M’sieurs Dames sous le métal l’étoffe le cuir et le bois,
Il se découvre des trésors que vous ne soupçonnez pas !
Héra, c’est un peu de vous, c’est un peu de moi.
Et vous, qui êtes-vous ?